L’approche éducative LIMA

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Le modèle LIMA contribue à créer un cadre définissant comment et quand utiliser différentes techniques d’éducation.

Qu’est-ce que LIMA ?

LIMA est l’acronyme de l’expression « Least Intrusive, Minimally Aversive » (Le moins intrusif, le moins aversif possible). LIMA décrit un éducateur ou un éducateur-ice en comportement qui utilise la stratégie la moins intrusive et la moins aversive parmi un ensemble de tactiques sans cruauté et efficaces susceptibles de réussir à atteindre un objectif éducatif ou de changement de comportement. Cette approche exige également que les éducateur-ices soient suffisamment formé-es et qualifié-es pour garantir l’utilisation de la procédure la moins intrusive et la moins aversive possible. (Steven Lindsay, Handbook of Applied Dog Behavior and Training Vol 3 pgs. 29 & 726)

LIMA ne recommande pas le recours à la punition à la place d’autres interventions et stratégies efficaces. Dans la grande majorité des cas, le changement de comportement souhaité peut être obtenu en se concentrant sur l’environnement de l’animal, son bien-être physique et les interventions opérantes et classiques telles que le renforcement différentiel d’un comportement alternatif, la désensibilisation et le contre-conditionnement.

LIMA est fondée sur des compétences à jour

LIMA exige des éducateur-ices / éducateurs-ices en comportement qu’ils/elles s’efforcent d’accroître l’utilisation du renforcement positif et d’éliminer le recours à la punition lorsqu’ils travaillent avec des clients humains et animaux. Afin de garantir les meilleures pratiques, les éducateur-ices doivent poursuivre et maintenir leurs compétences en matière de conseil et de rééducation du comportement animal par le biais de la formation continue et de l’expérience pratique. Les éducateur-ices ne doivent pas donner de conseils sur des problèmes qui dépassent les limites reconnues de leurs compétences et de leur expérience.

Renforcement positif et compréhension de l’apprenant

Le renforcement positif doit être la première ligne de l’enseignement, de la rééducation et du programme de changement de comportement envisagé et doit être appliqué de manière cohérente. Le renforcement positif entraîne la plus faible incidence d’agression, de recherche d’attention, d’évitement et de peur chez les apprenants.

Seul l’apprenant détermine ce qui est susceptible de le renforcer. Il est essentiel que l’éducateur-ice comprenne ce principe et soit en mesure de l’appliquer correctement. Cela peut signifier que l’éducateur-ice doit évaluer constamment les différents renforçateurs (manipulations, caresses, nourriture, outils et environnement) chaque fois que l’apprenant en fait l’expérience. La subjectivité de l’éducateur-ice ne doit pas déterminer l’expérience de l’apprenant. La mesure de chaque stimulus est de savoir si le comportement cible de l’apprenant se renforce ou s’affaiblit et non l’intention ou la préférence de l’éducateur-ice.

Résolution systématique des problèmes et stratégies

L’éducateur-ice est chargé-e d’assurer la réussite de l’apprenant grâce à une approche cohérente et systématique qui identifie un comportement spécifique, l’objectif/le but de ce comportement et les conséquences qui entretiennent le comportement.

Diverses stratégies d’apprentissage et de modifications comportementales peuvent être utilisées au cours d’un cas. L’utilisation éthique de cette diversité dépend toujours de la capacité de l’éducateur-ice à résoudre les problèmes de manière adéquate et à comprendre l’impact de chaque action sur l’apprenant, ainsi que de sa sensibilité à l’égard de ce que vit l’apprenant.

Prévention des abus

Nous nous efforçons de prévenir les abus et les répercussions potentielles d’une utilisation inappropriée, mal appliquée et abusive des punitions, des restrictions excessives en matière de gestion et de stratégies d’enfermement/d’inhibition. Les effets potentiels des punitions peuvent être les suivants : agression ou agression redirigée ; inhibition (empêchant l’éducateur-ice de lire correctement l’animal) ; augmentation de l’anxiété et de la peur ; lésions physiques ; association négative avec le référent ; augmentation des comportements non désirés ; nouveaux comportements non désirés.

Choix et contrôle pour l’apprenant

Les lignes directrices de LIMA exigent que les éducateur-ices offrent toujours à l’apprenant autant de contrôle et de choix que possible. Les formateurs/éducateur-ices doivent traiter chaque individu, quelle que soit son espèce, avec respect et en tenant compte de sa nature, de ses préférences, de ses capacités et de ses besoins.

Que voulez-vous que l’animal fasse ?

Nous nous focalisons sur le renforcement des comportements souhaités et posons toujours la question suivante : « Que voulez-vous que l’animal fasse ? ». S’appuyer sur la punition dans la rééducation ne répond pas à cette question et n’offre donc aucun comportement acceptable à l’animal à apprendre pour remplacer le comportement indésirable. Les présentes lignes directrices de la LIMA ne recommandent pas l’utilisation de méthodes et d’outils aversifs, y compris, mais pas seulement, l’utilisation de colliers électriques, étrangleurs ou à pointes, au lieu d’autres méthodes et stratégies efficaces de renforcement positif.

Lorsqu’ils prennent des décisions en matière de rééducation et de modification comportementale, les éducateur-ices doivent comprendre et suivre la hiérarchisation éthique des méthodes de modification comportementale pour des pratiques sans cruauté et efficaces, décrite dans le diagramme ci-dessous.

Pour ces raisons, nous soutenons fermement l’application bienveillante et réfléchie des protocoles LIMA et nous félicitons les personnes et les organisations qui travaillent avec les animaux et les humains dans le respect des lignes directrices LIMA.

Hiérarchisation des méthodes de modification comportementale : intervention efficace la plus positive, la moins intrusive

Objectif : cette hiérarchisation sert à guider les professionnels dans leur processus de prise de décision dans le cadre de l’éducation et de la modification comportementale. En outre, elle aide les référents et les professionnels des soins aux animaux à comprendre la norme de diligence à appliquer pour déterminer les pratiques et méthodes de rééducation et l’ordre de mise en œuvre de ces pratiques et méthodes rééducatives.

Dans l’ordre :

  1. Facteurs sanitaires, nutritionnels et physiques : veiller à ce que tout indicateur de facteurs médicaux, nutritionnels ou sanitaires possibles soit examiné par un vétérinaire agréé. L’éducateur doit également se pencher sur les facteurs potentiels de l’environnement physique.
  2. Antécédents, aménagement d’environnement : modifier l’environnement, modifier les motivations et ajouter ou supprimer des stimuli discriminants (les signaux, les déclencheurs) pour le comportement problématique.
  3. Renforcement positif : il s’agit d’utiliser des approches qui fournissent une conséquence de manière conditionnelle afin d’augmenter la probabilité que le comportement désiré se produise.
  4. Renforcement différentiel du comportement de remplacement : renforcer un comportement de remplacement acceptable et supprimer le renforçateur de maintien du comportement problématique.
  5. Punition négative, renforcement négatif ou extinction 
    • Punition négative : retrait conditionnel d’un renforçateur positif afin de réduire la probabilité que le comportement problématique se produise.
    • Renforcement négatif : retirer de manière conditionnelle un stimulus antécédent aversif afin d’augmenter la probabilité que le bon comportement se produise.
    • Extinction : suppression permanente du renforçateur de maintien afin de supprimer le comportement ou de le ramener à son niveau de base.
  6. Punition positive : application conditionnelle d’une sanction aversive pour réduire la probabilité que le comportement problématique se produise.

Termes importants

Le caractère intrusif fait référence au degré de contrôle exercé sur l’apprenant. L’objectif de LIMA est que ses éducateur-ices déterminent et utilisent l’intervention la moins intrusive possible pour traiter efficacement le comportement cible. Au cours de sa pratique, un professionnel peut identifier une situation dans laquelle une procédure relativement plus intrusive est nécessaire pour obtenir un résultat efficace. Dans ce cas, une démarche qui réduit le contrôle de l’apprenant peut être le choix le moins intrusif et le plus efficace. En outre, le bien-être se trouve au sommet de la hiérarchie afin de s’assurer qu’un formateur/éducateur-ice ne mette pas en œuvre une méthode d’apprentissage pour des problèmes de comportement liés à la douleur ou à la maladie. La hiérarchisation est un outil de mise en garde visant à réduire à la fois l’application de règles dogmatiques et la pratique par familiarité ou commodité. Elle constitue un point de contrôle éthique permettant aux éducateur-ices d’examiner attentivement le processus par lequel des résultats efficaces peuvent être obtenus le plus humainement possible au cas par cas. Un raisonnement du type « cela a marché avec le dernier cas » n’est pas approprié. L’évaluation et le programme de changement de comportement de chaque animal doivent être le résultat d’une étude de l’individu (c’est-à-dire de l’animal, de l’environnement, du soignant, etc.) Le changement de comportement est plus facilement concevable dans le cadre de l’étude d’un seul individu.

Source : CCPDT LIMA Policy 2019

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